Évolution des styles de bureaux
Sous le règne de Louis XV, le bureau et le secrétaire ont progressivement évolués vers la forme d’un bureau moderne, avec une grande variété de variations plus élaborées. Au début du XVIIIe siècle, André Charles Boulle et Charles Cressent avaient créé le bureau plat. Une table d’écriture aux colonnes de tiroirs, aux pieds gracieux et courbés, à la décoration en bronze doré et à la marqueterie fine de formes géométriques. C’est ainsi que Jacques Dubois fabriqua une série de bureaux célèbres dans les années 1740.
Nouvelles variétés de bureaux
Vers 1750, apparaît une nouvelle variété, appelée secrétaire à capuchin ou à la Bourgone, qui contient une section de tiroirs qui peut être relevée, tandis que le dessus se déploie dans un plan d’écriture. En plus des tiroirs, il contenait un certain nombre de compartiments secrets dissimulés à l’intérieur. De nombreuses autres variantes sont apparues peu de temps après ; le secrétaire en pente, ou bureau incliné, est apparu pour la première fois vers 1735. Il s’agissait d’une petite armoire à façade inclinée qui s’ouvrait sur une surface d’écriture. On l’appelait aussi « style de dos d’âne ». Madame de Pompadour possédait l’une d’entre elles, réalisée entre 1748 et 1752, avec un vernis rouge et bleu à la chinoise, qui alliait rocaille et exotisme. Mathieu Criaerd fit un secrétaire de ce style vers 1750, avec marqueterie de violette, amarante, bois satiné et bronze doré.
Une variété beaucoup plus simple, le pupitre à écrire, pour l’écriture en position debout, arriva à peu près à la même époque. Les plus beaux modèles étaient généralement en chêne et en sapin, recouverts de marqueterie de bois de rose, de bois satiné et d’amarante. Ils avaient de petites roues faciles à déplacer, un compartiment verrouillé sous la surface supérieure inclinée et des étagères en dessous pour les gros documents.
Le secrétaire en armoire était une variante plus grande et plus verticale, basée sur la forme d’une armoire ; il s’agissait d’un grand coffre avec une surface d’écriture rabattue et des tiroirs et étagères à l’intérieur. Il a été conçu pour s’appuyer contre un mur, et est apparu vers 1750. Il présentait souvent une marqueterie au motif géométrique ressemblant à des cubes de bois foncé et clair, un motif très populaire dans les dernières années de l’époque Louis XV.
Le Bonheur-du-jour était un petit bureau avec cabinet qui apparut vers 1760. Suivant le nouveau style de la fin de la période Louis XV, il n’avait pas de bronze doré. Il avait de gracieux pieds courbés, mais la partie supérieure était géométrique, avec de délicates incrustations de fleurs en marqueterie.
Le bureau à cylindre devenu célèbre
Le nouveau type de bureau le plus célèbre inventé sous Louis XV est le bureau à cylindre, apparu vers 1760. Le maître de cette forme était Jean-François Oeben. Il n’avait pas de bronze doré autre qu’une délicate frise autour du sommet, une très belle marqueterie de fleurs, et un intérieur aux compartiments secrets. De nombreuses variantes ont été réalisées, dont le bureau de Louis XV aujourd’hui exposé à Versailles.